vendredi 27 juillet 2012

Une dimension collective – une dimension individuelle

Dialogue entre Grace Augustine et Parker Selfridge :
Grace Augustine : Ces arbres sont sacrés pour les Omaticayas, pour des raisons que vous ne pouvez même pas imaginer.
Parker : Vous savez quoi ? De toute façon ici, si vous lancez un bâton en l'air ou quoi que ce soit, vous êtes sûr et certain qu'il va atterrir sur un..., un buisson sacré.
Grace : Je ne suis pas en train de vous parler de simples pratiques vaudous. Je suis en train de vous parler d'un phénomène visible et mesurable qui est lié à la biologie de cette forêt.
Parker : Alors, expliquez-moi ça !
Grace : D'après nos observations, il y aurait une espèce de transmission de type électrochimique permettant aux arbres de communiquer entre eux. Ca agirait comme les synapses entre les neurones et chaque arbre a 10 puissance 4 connexions avec les arbres voisins et on sait qu'il y a environ 10 puissance 12 arbres sur Pandora...
Parker : Ce qui est énorme, j'imagine.
Grace : C'est plus de connexions que dans le cerveau humain. Vous vous rendez compte, c'est comme un réseau, un réseau d'une dimension phénoménale auquel les Na'vis ont accès et grâce auxquelles ils peuvent échanger des données, de la mémoire dans des lieux tels que celui que vous venez de détruire.
Parker : Eh ben, ça alors, j'ai l'impression que vous n'avez pas fumé que la moquette, là-haut !... Tout ça pour quelques arbres à la con !
Grace : Il serait temps de vous réveiller Parker.
Parker : Non, c'est vous qui êtes dans les vapes !
Grace : La richesse de ce monde est tout autour de nous et pas uniquement sous nos pieds. Les Na'vis le savent et ils sont prêts à se battre et à le défendre. Si vous voulez partager ce monde avec eux, il faut que vous appreniez à les comprendre.
Ce dialogue illustre deux conceptions du monde qui ne peuvent se rejoindre :
  • l'une de rentabilité : pour atteindre ses objectifs, Selfridge s'apprête à lancer les bulldozers pour détruire la forêt et exploiter le minerai.
  • l'autre humaniste : Grace, consciente de la richesse de l'écosystème de Pandora, redoute l'affrontement.
Sur le plan collectif : On peut faire le parallèle entre les Omaticayas et les indigènes de la forêt tropicale qui voient leur territoire ravagé par l'exploitation de ses richesses naturelles. Ainsi, après un siècle et demi d'expansion industrielle, l'auteur nous montre ce qu'il pourrait arriver si nous poursuivons un tel comportement à l'égard de la nature et des populations minoritaires.
Sur le plan individuel : Avatar parle de notre monde contemporain mais les situations mises en scène doivent également interpeller chacun d'entre nous. A travers chaque personnage du film, il est possible de retrouver une part de nous-mêmes. Par exemple : notre nature combative (le colonel), notre pouvoir égocentrique, le besoin de posséder, de maîtriser (le directeur de la base), notre esprit de découverte (le professeur Grace Augustine), la soif de justice et d'aventure (Jake Sully) mais aussi notre nature sensible et plus intériorisée (représentée par les habitants de Pandora), la part de nous qui « sait » et le respect de notre intégrité (quand Trudy renonce à combattre aux côtés du colonel, par exemple).

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