Dialogue entre Grace Augustine
et Parker Selfridge :
Grace
Augustine : Ces arbres sont sacrés pour les
Omaticayas, pour des raisons que vous ne pouvez même pas imaginer.
Parker
: Vous savez quoi ? De toute façon ici, si
vous lancez un bâton en l'air ou quoi que ce soit, vous êtes sûr
et certain qu'il va atterrir sur un..., un buisson sacré.
Grace
: Je ne suis pas en train de vous parler de
simples pratiques vaudous. Je suis en train de vous parler d'un
phénomène visible et mesurable qui est lié à la biologie de cette
forêt.
Parker
: Alors, expliquez-moi ça !
Grace
: D'après nos observations, il y aurait une
espèce de transmission de type électrochimique permettant aux
arbres de communiquer entre eux. Ca agirait comme les synapses entre
les neurones et chaque arbre a 10 puissance 4 connexions avec les
arbres voisins et on sait qu'il y a environ 10 puissance 12 arbres
sur Pandora...
Parker
: Ce qui est énorme, j'imagine.
Grace
: C'est plus de connexions que dans le cerveau
humain. Vous vous rendez compte, c'est comme un réseau, un réseau
d'une dimension phénoménale auquel les Na'vis ont accès et grâce
auxquelles ils peuvent échanger des données, de la mémoire dans
des lieux tels que celui que vous venez de détruire.
Parker
: Eh ben, ça alors, j'ai l'impression que
vous n'avez pas fumé que la moquette, là-haut !... Tout ça pour
quelques arbres à la con !
Grace
: Il serait temps de vous réveiller Parker.
Parker
: Non, c'est vous qui êtes dans les vapes !
Grace
: La richesse de ce monde est tout autour de
nous et pas uniquement sous nos pieds. Les Na'vis le savent et ils
sont prêts à se battre et à le défendre. Si vous voulez partager
ce monde avec eux, il faut que vous appreniez à les comprendre.
Ce
dialogue illustre deux conceptions du monde qui ne peuvent se
rejoindre :
- l'une de rentabilité : pour atteindre ses objectifs, Selfridge s'apprête à lancer les bulldozers pour détruire la forêt et exploiter le minerai.
- l'autre humaniste : Grace, consciente de la richesse de l'écosystème de Pandora, redoute l'affrontement.
Sur
le plan collectif :
On peut faire le parallèle entre les Omaticayas et les indigènes de
la forêt tropicale qui voient leur territoire ravagé par
l'exploitation de ses richesses naturelles. Ainsi, après un siècle
et demi d'expansion industrielle, l'auteur nous montre ce qu'il
pourrait arriver si nous poursuivons un tel comportement à l'égard
de la nature et des populations minoritaires.
Sur
le plan individuel :
Avatar parle de notre
monde contemporain mais les situations mises en scène doivent
également interpeller chacun d'entre nous. A travers chaque
personnage du film, il est possible de retrouver une part de
nous-mêmes. Par exemple : notre nature combative (le colonel),
notre pouvoir égocentrique, le besoin de posséder, de maîtriser
(le directeur de la base), notre esprit de découverte (le professeur
Grace Augustine), la soif de justice et d'aventure (Jake Sully) mais
aussi notre nature sensible et plus intériorisée (représentée par
les habitants de Pandora), la part de nous qui « sait »
et le respect de notre intégrité (quand Trudy renonce à combattre
aux côtés du colonel, par exemple).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire